Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
1 mai 2021 6 01 /05 /mai /2021 19:43

Séance (2000) de Kiyoshi KUROSAWA : tourné avant Kaïro, c'est avant tout une réflexion sur le couple et son quotidien. Téléfilm, et habitué au budget restreint, c'est par le son que KUROSAWA distille le plus le fantastique. C'est dans son œuvre suivante, augmentée d'une photographie et d'effets visuels plus riche, qu'il livrera l'étendue de sa créativité dans le genre du film de fantôme. Cela n'enlève en rien la qualité intrinsèque de cette réalisation qui se regarde avec plaisir.

 

Fear and desire (1953) de Stanley KUBRICK : première œuvre du cinéaste un tant soit peu pompeuse à considérer comme un brouillon. Dés sa deuxième œuvre, il montrera une bien meilleure maîtrise du médium. Pour les fans.

 

Real (2013) de Kiyoshi KUROSAWA : disposant d'un budget plus important que d'habitude, le réalisateur en profite pour utiliser les effets numériques afin de figurer le voyage dans le conscient/inconscient. Ce voyage sera l'occasion de parvenir à une issue heureuse et d'avenir non pas ici par l'analyse mais l'accompagnement dans l'inconscient du malade par l'être aimé à qui les plus profonds secrets seront révélés. Mais peut-être qu'à trop figurer l'inconscient celui-ci perd-il de son mystère et effroi.

 

Mud - Sur les rives du Mississippi (Mai 2013) de Jeff NICHOLS : moins métaphysique que Take Shelter qui reste pour moi son meilleur jusqu'ici, c'est par l'intermédiaire du genre policier que nous mettons pied à terre, même si la tempête reste encore présente. L'attachement aux personnages marginaux, au lien entre nature et hommes et relations dans les familles sont toujours présents. Et toujours cet attachement aux enfants dont les circonstances de la vie font qu'ils doivent endosser un costume un peut trop large. A voir donc pour ceux qui suivent sa carrière commencée avec Shotgun Stories.

 

Shokuzai : celles qui voulaient se souvenir / celles qui voulaient oublier (Mai 2013) de Kiyoshi KUROSAWA : format cinématographique d'une mini-série également tournée par KUROSAWA, il est peut-être la meilleure porte d'entrée pour découvrir le réalisateur. Riche production, belle photographie, casting et variété des personnages permettant de déployer une palette présentant différents profils déjà rencontré dans ces précédents films et pour finir, de beaux portraits de femmes, c'est avec plaisir que j'ai regardé cet ensemble de deux films d'environ 3h40mn. J'espère qu'il sera partagé.

 

Stocker (Mai 2013) de Park CHAN-WOOK : pas convaincu. Exercice de style. Pour les inconditionnels.

 

Roulette chinoise (1976) de Reiner Werner FASSBINDER : Œuvre 31 Long métrage 15. Jeu de massacre dans une famille bourgeoise orchestré par une enfant. Parfait.

 

L'Allemagne en automne (1978), documentaire réalisé par un collectif de dix réalisateurs dont Reiner Werner FASSBINDER : Œuvre 34 Doc 1. Suite aux événements dont voici un résumé : un commando de la Faction Armée Rouge allemande kidnappe le chef du patronat Hans-Martin Schleier [au passé nazi notoire] en automne 1977, et exige la libération d'Andreas Baader et des militants de la FAR emprisonnés en RFA. Peu après, un avion allemand est détourné par un commando palestinien aux revendications identiques. L'appareil est libéré par des commandos allemands. On apprend ensuite le suicide controversé en prison de Baader et de ses compagnons Gudrun Ensslin et Jan-Karl Raspe. La thèse d'un crime d'état s'installe. Schleier sera exécuté par ses ravisseurs, un collectif de réalisateurs décide de réagir artistiquement à ses événements. FASSBINDER se filme au naturel, exprimant son angoisse et cherchant à comprendre, lors d'un dialogue avec sa mère, comment après avoir vécu sous le nazisme l'Allemagne peut encore flirter avec la tentation fasciste, jusqu'à invoquer le retour d'un "gentil" führer !

 

La troisième génération (1979) de Reiner Werner FASSBINDER : Œuvre 38 Long métrage 19. Un an après les événements relatés dans L'Allemagne en Automne, le réalisateur décide d'en faire un long métrage. Marxiste, il a toujours rejeté l'action individuelle et la manipulation politique des masses, d'où qu'elle vienne. Lucide sur le capitalisme et sa violence, il a toujours dénoncé son hégémonie culturelle et sa volonté de nier la lutte de classes. D'où ici une charge sévère contre la révolution petite bourgeoise et l'instrumentalisation du terrorisme. Parsemé de moments d'anthologies, la scène finale fait partie de mes plus grande scène de comédie politique. Un must du cinéma politique.

 

Despair (1978) de Reiner Werner FASSBINDER : œuvre 35 long métrage 16. Ce film est le premier des films de sa fin de carrière où le réalisateur se consacre à la période charnière d'avant le basculement de l'Allemagne vers le nazisme. Ici, c'est la classe des industrielles qui est le théâtre de sa mise en scène. Classe ayant investi ses capitaux dans l'industrie, les manufactures, c'est l'artificialité des relations qui relie les êtres et la vision du monde. Se prétendant maitre de sa vie et victime aveugle de la monté de l'antisémitisme, un industriel décide de se refaire une nouvelle vie en usurpant l'identité d'un autre dont il est persuadé qu'il est son double. Mais tôt ou tard, la fiction se termine et la lumière crue de la salle montre une réalité que l'on a refusé d'admettre jusque-là : celle d'un meurtre. 

Partager cet article

Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le blog d'Alexlechti
  • Le blog d'Alexlechti
  • : Partager des lectures et des films
  • Contact