Le journal d'une femme de chambre (1964) de Luis BUNUEL

A l'occasion d'une rétrospective sur Arte de Luis BUNNUEL, je (re)découvre des films du réalisateur. "Le journal d'une femme de chambre" fait parti de ceux que je n'avais pas vu. 

Il est du registre de la chronique de moeurs bourgeoises à la Chabrol, sans le mysticisme et le surréalisme qui imprègne une bonne partie de son oeuvre. Et celle qui mène le bal est Jeanne MOREAU, comme le titre l'ndique, dans le rôle de la femme de chambre. Elle est une intrigante qui, loin d'être une idiote, saura au contraire, avec finesse, charme , intelligence et une bonne connaissance du milieu de ses maîtres, saisir l'opportunité de s'élever socialement.

Nous sommes sur le registre de la comédie. C'est pourquoi le ton est plus léger et la dénonciation plus soft. Mais nous ne pouvons que saluer malgré tout le caractère profondément anti-nationaliste que le réalisateur maintiendra tout le long de son oeuvre. Il restera un grand défenseur de la liberté, un pourfendeur de tout pouvoir et un humaniste.

Vous retrouverez une bonne partie du bestiaire habituel à ce genre de film : le propriétaire maniaque, cultivé et fétichiste; la fille acariatre et peu portée sur le sexe (le seul homme qui compte est son père); le gendre faible, sans caractère, qui sème des batards; le régisseur nationaliste, poujadiste et complice de la bourgoisie, nostalgique de Pétain, qui veut mettre tous les métèques dehors et de surcroit, pédophile; le curé allié du pouvoir qui réclame des sous pour sa paroisse et absout tous les péchés de la maison du maître et enfin la parvenue, qui pour sortir de son milieu, est prète à bien des concessions tout en essayant de se racheter une bonne conscience. D'autres personnages secondaires complètent cette farce sociale et amorale où finalement le cynisme l'emporte.

Fiche technique , avis de Critikat , fiche du CNDP et extraits de presse de l'époque de sa sortie