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16 juillet 2015 4 16 /07 /juillet /2015 07:44

Nous n'avons pas méprisé les espaces où nous pouvions être écoutés. Mieux encore, nous avons inventé ces espaces. Nous avons commencé dans un garage à Madrid, dans les locaux d'une télévision communautaire. Mais en même temps, nous avons enmmené ces réunions politiques informelles dans l'immense assemblée d'Internet. De là, nous avons pu gagner les grands médias. Il y avait une nécessité de dire les choses de manière différente et les nécessités de l'audience se sont mises au service du nouveau message. L'appréhension face à la télévision est bien normale. Mais si hier on se retirait à la montagne, aujourd'hui l'émancipation s'ouvre dans les médias. Les épés des samouraïs n'ont pa pu faire grand chose contre les canons américains.

Pendant ce temps, nous parcourions le pays en présentant des livres, en donnant des conférences, en organisant des cercles (espaces où le débat et l'élargissement à la société devaient primer sur les querelles familiales). Un, dix, cent Vietnam se convertissaient en "un, dix, cent arguments". C'était la phase destituante, la dénonciation de tous les pots cassés du système, la réunion de toutes les demandes dans une même boutique. Cette boutique devait à la fois être un bien nouveau et utiliser des briques du passé. Les parcours personnels ont toujours empêché l'émergence du nouveau. Ni les enfants ni les hommes politiques ne veulent d'un conte qui serait raconté d'une autre manière. Les enfants par besoin de certitudes; les hommes politiques pour maintenir leurs privilèges.

Construire un récit, c'était le premier des enjeux qui a pris forme peu à peu pendant que nous étions au combat : appeler les choses par leur nom, dire voleur au voleur et corrompu au corrompu, signaler les coupables dans les lieux où ils jouissent de leur bien être, refuser aux hommes politiques de mettre une clôture autour de la politique, cesser de déléguer les affires collectives, comprendre, tout compte fait, que la seule façon de s'aider soi-même est que la collectivité s'aide elle-même, et comprendre que cette aide collective se nomme politique (p.17-18).

Extrait de PODEMOS Sûr que nous pouvons! par C. BESCANSA, I. ERREJON, P. IGLESIAS et J.C. MONEDERO sous la direction d'A. DOMINGUEZ et L. GIMENEZ (trad. M. SICARD) Indigène éditions 10 euros

Suite et fin du texte

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